"Elegí esa foto del otoño en el Bosque de La Plata, ciudad en la que estudié, milité, amé. Ciudad en la que todas las Utopías eran posibles.
Ciudad donde comenzó a crecer, en muchos de nosotros , la semilla de la Patria Justa Libre y Soberana, ciudad donde los chacales estaban , pacientemente, esperando."
Silvia Loustau
XV
érase una vez
cuando
dios
se paseaba
por los campos del abandono.
estaba ciego.
no veía
la grisura
de paraísos perdidos.
los pies verdes gigantes.
no olía la hiel
almendras amargas.
dios
soplaba
un aire apocalíptico.
colgaba
trenzas negras
en el cuello
de quienes
sin permiso
abrieron
la puerta
de su reino.
XV
il était une fois
quand
dieu
se promenait
par les champs de l’abandon.
tel un aveugle
il ne voyait pas
la grisaillerie
de paradis perdus.
les pieds verts géants.
il ne sentait pas le fiel
amandes amères.
dieu
soufflait
un air apocalyptique
accrochait
des tresses noires
au cou
de ceux qui
sans autorisation
avaient ouvert
la porte
de son royaume.
XXV
a Marucha Rave, en ella todas las Madres
Madre amada
mujer de cicatrices y solsticios
amiga de los pordioseros
eterna compañera de los torturados
ven, ayúdame en la amanecida.
déjame descansar la memoria
en tus faldas
inundadas del perfume agrio de los ausentes
XXV
à Marucha Rave, en elle toutes les Madres*
Mère aimée
femme aux cicatrices et aux solstices
amie des mendiants
compagne éternelle des torturés
viens, aide-moi au lever du jour.
laisse-moi reposer ma mémoire
sur tes jupes
inondées du parfum aigre des absents
* Il s’agit ici — le lecteur l’aura compris — des “Mères de la Place de Mai” (Las Madres de la Plaza deMayo), connues dans le monde entier parce qu’elles exigeaient de connaître le destin des leurs enfants “disparus” et qu’elles allaient régulièrement manifester sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires en y tournant silencieusement pendant de très longues heures. Pour tenter de les discréditer, les responsables du régime les appelaient “Les folles de la Place de Mai” (Las locas de la Plaza de Mayo).
de: De Mar y Madres – Silvia Loustau
Editorial Martín- editor@editorialmartin.com
traducción : Pedro Vianna ( París)
Extraído del blog de Silvia Loustau
http://silvialoustau.blogspot.com/
Ciudad donde comenzó a crecer, en muchos de nosotros , la semilla de la Patria Justa Libre y Soberana, ciudad donde los chacales estaban , pacientemente, esperando."
Silvia Loustau
XV
érase una vez
cuando
dios
se paseaba
por los campos del abandono.
estaba ciego.
no veía
la grisura
de paraísos perdidos.
los pies verdes gigantes.
no olía la hiel
almendras amargas.
dios
soplaba
un aire apocalíptico.
colgaba
trenzas negras
en el cuello
de quienes
sin permiso
abrieron
la puerta
de su reino.
XV
il était une fois
quand
dieu
se promenait
par les champs de l’abandon.
tel un aveugle
il ne voyait pas
la grisaillerie
de paradis perdus.
les pieds verts géants.
il ne sentait pas le fiel
amandes amères.
dieu
soufflait
un air apocalyptique
accrochait
des tresses noires
au cou
de ceux qui
sans autorisation
avaient ouvert
la porte
de son royaume.
XXV
a Marucha Rave, en ella todas las Madres
Madre amada
mujer de cicatrices y solsticios
amiga de los pordioseros
eterna compañera de los torturados
ven, ayúdame en la amanecida.
déjame descansar la memoria
en tus faldas
inundadas del perfume agrio de los ausentes
XXV
à Marucha Rave, en elle toutes les Madres*
Mère aimée
femme aux cicatrices et aux solstices
amie des mendiants
compagne éternelle des torturés
viens, aide-moi au lever du jour.
laisse-moi reposer ma mémoire
sur tes jupes
inondées du parfum aigre des absents
* Il s’agit ici — le lecteur l’aura compris — des “Mères de la Place de Mai” (Las Madres de la Plaza deMayo), connues dans le monde entier parce qu’elles exigeaient de connaître le destin des leurs enfants “disparus” et qu’elles allaient régulièrement manifester sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires en y tournant silencieusement pendant de très longues heures. Pour tenter de les discréditer, les responsables du régime les appelaient “Les folles de la Place de Mai” (Las locas de la Plaza de Mayo).
de: De Mar y Madres – Silvia Loustau
Editorial Martín- editor@editorialmartin.com
traducción : Pedro Vianna ( París)
Extraído del blog de Silvia Loustau
http://silvialoustau.blogspot.com/
1 comentario:
mucha conmoción interna, y sin embargo, el dolor se aúna con la poesía para recordar. felicitaciones. susana zazzetti.
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